François Bayrou opposant à Nicolas Sarkozy ? Et alors ?

Publié le par Mouvement Démocrate Ovillois

Lors de ses voeux à la presse, François Bayrou a dénoncé la "politique du tournis" de Nicolas Sarkozy, qui est le contraire d'une vraie politique de réformes. "Tant d'annonces, tant de dossiers ouverts, la plupart du temps oubliés sans avoir avancé, tout cela pose le problème de la méthode choisie pour réformer", a-t-il déclaré lors de ses voeux à la presse, au lendemain de la conférence de presse de rentrée du chef de l'Etat

La question du pouvoir d'achat illustre aux yeux du dirigeant centriste et ex-candidat à l'Elysée le leurre de la stratégie adoptée par le gouvernement depuis la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle. "Entre le 'tout est possible' du printemps, ce qui était évidemment un leurre, et 'les caisses sont vides' d'hier, ce qui est la vengeance de la réalité, entre les 'heures supplémentaires' et 'fin des heures supplémentaires', il ne s'est pas écoulé huit mois, huit mois avec tous les pouvoirs entre les mêmes mains", a-t-il souligné.

Accusant le président d'organiser "une dérive" de la Ve République, écrite selon lui "pour les présidents sages", il a dénoncé la concentration des pouvoirs. "C'est une idée fausse de penser que le pouvoir d'un seul homme peut être assez informé, omnipotent, pour être capable de décider de tout", a affirmé François Bayrou, selon lequel la France "pourrait réfléchir avantageusement à la qualification de la monarchie qu'elle est effectivement en train de vivre".

800px-M-C3-A9morial-de-la-France-Combattante-2C-Le-Mont-Val-C3-A9rien---Suresnes---France---2005-copie-1.jpgFrançois Bayrou a repris à son compte la question (impertinente ?) de Laurent Joffrin,  directeur de la rédaction de Libération, qui avait demandé la veille à Nicolas Sarkozy s'il avait "instauré une monarchie élective", en citant une analyse de Denis Kessler, ancien dirigeant d'AXA et du MEDEF publiée dans le magazine Challenges, qui mettait en évidence que le gouvernement était en train de défaire plus ou moins consciemment tout ce qui a été réalisé en France à partir du programme du Conseil national de la résistance et du modèle social français voulu par de Gaulle, Frenay, Bidault, Monnet, Schumann, etc ... C'est le modèle social français inspiré des courants mutualistes, associatifs, et du concept de sécurité sociale qui est directement visé. "Est-ce que le modèle de société de la France, républicaine, laïque, démocratique et sociale, (...) ce modèle de société qui fait de la France un môle de résistance, en particulier dans la mondialisation, est-ce que ce modèle est un modèle d'avenir ou du passé ?", a demandé le dirigeant démocrate.

"Est-ce qu'il faut corriger ses usures et ses dérives qui sont inévitables en soixante ans ou le déclarer nul et non avenu ?", a-t-il ajouté. Appelant les Français à "résister", le dirigeant du Mouvement démocrate a estimé que cette "attaque si inconsidérée et si rude contre nos valeurs" ferait naître des rassemblements nouveaux entre les républicains, à gauche, à droite et au centre "qui commencent à s'inquiéter profondément de ce qui est en train se passer". 

Entouré, notamment, de Marielle de Sarnez, candidate à la mairie de Paris, de Corinne Lepage et du député Jean Lassalle, a par ailleurs annoncé qu'il y aurait des listes autonomes de son parti dans la "majorité" des grandes villes pour les municipales de mars prochain. Il n'a toutefois pas écarté la possibilité de conclure des alliances concrêtes sur la base de programmes communs, jugeant "ridicule" le fait que les tenants nationaux de l'UMP ou du PS, tout comme la majorité parlementaire et le pouvoir executif, veuillent à tout prix  politiser ce scrutin local.

En réponse à une question de la salle "en off", François Bayrou a confirmé n'avoir aucun problème personnel avec Nicolas Sarkozy : il le connaissait bien, ayant travaillé ensemble au gouvernement à niveau égal durant les années 1990 ; s'il n'avait pas voté en confiance pour ce dernier lors des dernières élections présidentielles,  il avait alors pleinement agi en connaissance de cause, même si cela avait été mal compris par certains électeurs de droite. 

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L
Si seulement vous pouviez dire vrai, si seulement Sarkozy voulait vraiment sortir du modèle soi-disant social où nous sommes englués !<br /> Il ne faut pas "résister" à la mondialisation, mais au contraire enfin entrer dans cette mondialisation. C'est l'immobilisme et le repli sur soi qui nous ruine.<br /> Pour l'instant il ne fait que brasser du vent. Alors oui, il en brasse beaucoup - sans jeu de mot :) - mais rien ne change. Il parle beaucoup, il voyage beaucoup, mais rien n'avance.
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