Propos digne d'un minus habens

Publié le par Mouvement Démocrate Ovillois

Tollé des syndicats après les propos de Nicolas Sarkozy
Extrait du Figaro.fr  S.L. (lefigaro.fr) avec AFP, AP 06/07/2008 | Mise à jour : 19:50 |
 
Invité au conseil national de l'UMP samedi, le chef de l'Etat avait expliqué que «désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit». Les syndicats et la gauche dénoncent une provocation. Nicolas Sarkozy devait s'y attendre lorsqu'il a lancé, samedi lors du conseil national de l'UMP, sa phrase quelque peu provocatrice : les syndicats et la gauche se disent dimanche choqué par l'allusion du chef de l'Etat au fait que «désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit».

«Diversion» pour les syndicats

Pour Jacques Voisin, président de la CFTC, ces propos «très politiques», puisque prononcés devant les ténors de l'UMP, «risquent d'attiser les conflits» alors même que les syndicats ont une «attitude très responsable» pour «développer le dialogue social». Pour lui, «le risque est de balayer tout ce qui a été fait en matière d'alarme sociale et d'inciter aux conflits purs et durs, ce qui n'est pas souhaitable» sachant que «les relations dans le public, comme dans le privé, restent très tendues concernant notamment les salaires et le temps de travail». Et de conclure : «J'ose penser que les propos du président de la République ont dépassé sa pensée».

Maryse Dumas, l'une des dirigeantes de la CGT, juge que les propos du chef de l'Etat sont «une opération diversion parce qu'il a bien du mal à démontrer en quoi sa politique réussit. Ni sur le pouvoir d'achat, ni sur l'emploi, ni sur la croissance, ni sur le bien-être des Français en général, on ne peut dire qu'il y a quelque chose dont il pourrait se vanter auprès de son parti politique». Pour elle, «le président de la République joue avec le feu parce que si désormais pour faire entendre des revendications collectives les usagers doivent user de moyens d'actions qui gênent les autres, on risque d'entrer dans une spirale dangereuse pour notre pays».

Le patron de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, est plus menaçant. Sur RMC, il parle de «mot de trop» de la part du chef de l'Etat et estime qu'il devrait «être beaucoup plus prudent que ça» car il existe selon lui «un réel mécontentement des salariés sur toute une série de dossiers, des retraites au pouvoir d'achat en passant par l'avenir du service public». «Ne pas tenir compte de ce mécontentement du côté des pouvoirs publics, c'est ne pas faire preuve de réalisme», conclut-il.

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, estime pour sa part que «ça relève de la fanfaronnade de tribune» et critique le fait que le «président de la République qu'il joue les matamores». Citant les sondages en berne du chef de l'Etat, il estime qu'il «y a peut-être une volonté de fuite en avant et de jouer la provocation. Je ne suis pas sûr que ce soit nécessairement un signe de force».

Propos «infantiles» pour la gauche et le Modem

Plus offensif, le Parti Socialiste évoque par la voix de Julien Dray des «déclarations infantiles» lors d'un conseil national qui a viré «à la réunion de joyeux drilles». Selon Julien Dray, les propos du chef de l'Etat montrent «la manière dont il conçoit le dialogue social». Mais attention, relève le porte-parole du PS : «comme on dit dans les cours de récréation: rira bien qui rira le dernier».

François Bayrou parle quant à lui d'une «phrase d'humiliation, une phrase de cour de récréation dans laquelle on roule des mécaniques, comme on dit». Pour le président du Modem, «quand on a humilié dans la même semaine l'armée, la télévision publique et les organisations syndicales, ça fait beaucoup pour quelqu'un dont la mission est de rassembler son peuple».

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Commentaire : les (quelques ?) électeurs de l'UMP qui prennent le RER A apprécieront l'imbécilité de la remarque de l'actuel chef du gouvernement qui prend le risque d'une rentrée sociale bien agitée. Il est sûr qu'en noyautant l'information, on ne parle des grèves.

Mais les français ne sont pas dupes : notamment ceux victimes de la grève surprise du RER A du 1er juillet 2008 (illégale puisque sans préavis) qui n'a fait l'objet d'aucune sujétion (pas de compensation par le réseau SNCF, ni de service minimum ...) et qui a fait que les gares de la Boucle étaient brutalement privés de toute desserte vers les lieux de travail de Nanterre Paris la Défense ... sauf à passer par la Gare Saint Lazare.

Raymond Barre (paix à ses cendres) nous annonçait un homme "compétent" et "capable de reconcilier le pays".

C'est tout vu ! 

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A
A ce titre, je souhaiterai faire un commentaire. L'autre soir, le trafic RER A a été suspendu sans préavis à partir de 11 heures du soir après la Défense pour cause de travaux à Nanterre-Université. Aucun autobus de relève, aucun taxi, il a fallu se rabattre sur un bus qui partait une demi plus tard pour Sartrouville, descendre au Pont de Bezons et faire le reste à pied. Les jeunes femmes, se retrouvant le bec dans l'eau, étaient inquiètes de se retrouver ainsi coincées à la Défense. Où est le respect du client (ou de l'usager comme vous voudrez) dans cette affaire ? Je ne vois personnellement que du mépris.
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