Le MoDem organise son congrès national à Arras :

Publié le par Mouvement Démocrate Ovillois

Entretien avec J.-M. Vanlerenberghe

dimanche 29.11.2009, 05:02 - PROPOS RECUEILLIS PAR MARCO VERRIEST

 
J.-M. Vanlerenberghe accueillera François Bayrou à Arras pour le congrès national. PHOTO ARCHIVES SAMI BELLOUMI

| ON EN PARLE |

Soixante-treize ans après un événement politique de la même envergure, à l'époque avec le MRP, l'Arrageois va servir de cadre au congrès national du MoDem, en cette fin de semaine. Où en est le parti de François Bayrou ? Comment va-t-il se positionner aux régionales ? Et surtout quel message va-t-il délivrer ? Le point avec le sénateur-maire Jean-Marie Vanlerenberghe, l'un des cadres et des proches du ténor national centriste.


Accueillir le congrès national... Un symbole de la réussite des idées du MoDem à Arras ?

« On essaie à Arras de mettre en oeuvre les idées humanitaires et sociales du MoDem, en pratiquant une politique de proximité et d'écoute. Faire vivre la démocratie avec la participation des citoyens, c'est la caractéristique de notre mouvement. »


Sur le site internet vous voulez que « Le MoDem écrive d'une main ferme une page de son histoire ». Quel message fort attendez-vous de François Bayrou ?

« C'est vrai que, comme tous les militants, j'attends un message fort. Nous organisons un congrès national sur le projet porté en 2007 par François Bayrou. Il faut maintenant l'actualiser sur toutes les questions que les Français se posent, offrir une vision claire pour une régulation et une gestion de l'économie mondiale. Tout le monde ressent bien le désordre aujourd'hui. Mais comment remettre l'homme au coeur de l'économie ? C'est un nouveau modèle de société qu'il faut inventer et la crise nous y oblige. C'était le projet initial de François Bayrou qui refusait les schémas du passé, avec les clivages droite-gauche des partis par ailleurs porteurs chacun de valeurs. Nous, nous voulons faire la synthèse. »


Vous êtes un de ses proches depuis des années... François Bayrou est-il plus un chef de parti ou un éternel candidat à la présidentielle ?

«C'est un chef de parti. Il l'a créé. C'est un militant dans l'âme que j'ai accueilli au Centre démocrate en 1975. Il n'est pas sur un positionnement marketing, mais il sait aussi le poids nécessaire des militants pour être élu à la présidentielle. Il faut des relais dans la population. On a la chance d'avoir au MoDem un président qui, lui, n'est pas contesté dans son parti. Il a été candidat deux fois à la présidentielle... Jacques Chirac et François Mitterrand ont été élus à la troisième tentative. Il y a de l'espoir pour François Bayrou ! »


Le mauvais score des européennes est-il digéré ? Avez-vous tiré les leçons d'une campagne basée sur l'anti-Sarkozysme ?

« Il y a eu un problème avec le message du MoDem qui est très européen. C'est ancré dans notre culture et dans notre histoire. Robert Schuman, un des pères de l'Europe, était du Parti démocrate populaire puis du MRP. Mais ça a disjoncté entre l'électorat et notre message. Pourquoi ? On peut penser que le livre de Bayrou, excellent par ailleurs et dont le diagnostic n'est pas faux, est malheureusement tombé mal à propos. Il a fait un "buzz" politique, mais n'a pas entraîné l'électorat autre que démocrate et notre projet pour l'Europe n'a pas réussi à passer. En pleine poussée des Verts, la maladresse avec Cohn-Bendit a malheureusement amplifié le phénomène. »


Quel est votre rôle national pour les régionales ?

« Je suis vice-président du MoDem en charge des élections régionales. J'ai orchestré un travail commun pour élaborer le projet, les listes, choisir les têtes de listes régionales et chefs de file départementaux. »


Quel score peut envisager le MoDem au niveau national ?

« Dans les sondages, on tourne entre 8 et 10 %, selon les instituts et les régions. C'est-à-dire le score des européennes. L'ambition est de faire autant, voire plus aussi. »


Et aux régionales dans le Nord - Pas-de-Calais ?

« On souhaite faire de même. Il faut rappeler que nous n'avions pas cette audience dans le Nord - Pas-de-Calais, mais l'écart entre les régions s'est amenuisé. Il y a un changement dans l'attitude des électeurs, dû à une présence militante plus forte et à une ligne politique plus claire, faite d'autonomie et d'indépendance. »


Si votre score est inférieur à 10 %, à quelles alliances peut-on s'attendre au 2e tour ? La ligne peut-elle être différente de celle adoptée au niveau local ?

« Chaque élection est singulière. Pour les municipales, j'ai fait une liste d'ouverture avec toutes les sensibilités politiques.

On a vu à Calais, à Béthune... des alliances improbables aux municipales. Ce qui démontre qu'au niveau local, ça repose sur des hommes et des femmes et sur un projet. Pour les régionales, avec Olivier Hénno et Frédéric Leturque, tête de liste et chef de file, on construit un projet pour répondre aux attentes des habitants en matière d'éducation, de transport, d'emploi, d'environnement, de santé. Domaines sur lesquels nous allons faire des propositions audacieuses, avec la volonté de moderniser l'image de la région. »


Mais s'il y a alliance... plutôt avec le PS, avec l'UMP ?

« Nous sommes, par définition, ouverts à toutes les formations qui accepteraient de travailler avec nous. Au 1er tour, nous présenterons une liste autonome, ensuite nous attendrons des signes de la part des autres formations sachant que dans la région, personne ne peut faire la majorité à lui seul. Le choix d'une alliance dépend aussi des autres ! Le deuxième tour, c'est une rencontre. Nous voulons sortir du système binaire en politique et faire avancer nos idées avec des alliés. Et il y aura une cohérence nationale au deuxième tour. »


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Congrès du MoDem à Arras, à Artois-Expo, les vendredi 4 (ouverture à 16 h 30), samedi 5 (travail des sept commissions et séance plénière) et dimanche 6 décembre (matinée de clôture).


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X
<br /> Et le coup de coucou de Ségolène Royal au cours du meeting ("je vous donne des places, en plus de ceux de votre liste") c'est du virtuel ???<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Bon sang mais c'est bien sûr dirait ce bon Bourrel<br /> Votre interview de Valerenberghe est tout aussi réel que celui de Fidel Castro par PPDA. C'est pour ça que l'un me fait penser à l'autre.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Je ne sais pas pourquoi mais cet interview me fait penser à l'interview de Fidel Castro par PPDA<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Ah bon ... vous êtes sûr ? Pourtant, vous ne rêvez pas, elle est authentique ...<br /> <br /> <br />